Notre commentaire sur les commentaires

Publié le par Le traditionnel


À lire certains commentaires d'évêques français, on a l'impression que la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X serait encore plus en état de schisme qu'avant la levée de l'excommunication ! L'insistance sur la réception du Concile Vatican II - que nous recevons et acceptons en totalité dans la continuité de la Tradition - nous amène à faire le commentaire suivant :







Plusieurs évêques français ont insisté sur le caractère « obligatoire » et « non négociable » du Concile Vatican II et sur le fait que les lefebvristes – qui reconnaissent les 21 Conciles œcuméniques y compris Vatican II envers lequel ils ont des réserves - doivent accepter ce Concile pour être réintégrés dans l'Église catholique. Espérons que ces évêques auront le même zèle, lorsque viendra le temps de l'union avec les orthodoxes, pour faire comprendre à ces derniers (qui ne reconnaissent la validité que des sept premiers Conciles œcuméniques) qu'ils doivent également reconnaître la validité des 14 autres Conciles, de Constantinople IV jusqu'à Vatican II, en passant par Florence, Trente et Vatican I.

 

 

Ensuite, comme l'a si bien dit le Cardinal Vingt-Trois, « la levée des excommunications ne signifie pas qu'il soit possible d'être catholique en faisant un tri dans l'enseignement de l'Église, dans la doctrine et la Tradition de l'Église ». Cela veut donc dire qu'il importe non seulement d'accueillir Vatican II mais également les autres Conciles qui l'ont précédés de même que l'enseignement contenu dans le Syllabus de Pie IX, l'encyclique Pascendi de saint Pie X, le décret Lamentabili, le serment anti-moderniste,  l'encyclique Quas Primas de Pie XI, et l'encyclique Humani Generis de Pie XII. S'il importe de s'assurer que les évêques de la FSSPX reconnaissent Vatican II, il serait juste de s'assurer que les évêques français reçoivent l'ensemble de ce qui a précédé le Concile.

 

 

Concernant la réception de Vatican II, s'il faut que les lefebvristes acceptent le décret sur la liberté religieuse et celui sur l'œcuménisme, il faudrait également s'assurer que les évêques de France acceptent les points suivants du Concile : l'importance de l'enseignement de la doctrine de Saint Thomas (cf. Optatam Totius 16 ; Gravissimum Educationis 10); la conservation de l'usage du latin et du grégorien dans la liturgie (Sacrosanctum Concilium 36, 54, et 116); la condamnation de la contraception (Gaudium et Spes 47, et 51 § 3) ; la condamnation de l'avortement (Gaudium et Spes 27, et 51 § 3); et la reconnaissance du caractère sacrificiel de la Messe (Sacrosanctum Concilium 47 ; Lumen Gentium 26). Il ne faudrait pas qu'il y ait deux poids deux mesures. Il faudra également que les évêques respectent la liberté de Messe traditionnelle qui n'a pas été abrogée par le Concile.


S'il est vrai, comme le dit Mgr Lebrun, que nous ne sommes pas obligé d'être d'accord avec un acte de gouvernement ordinaire (donc pastoral et non dogmatique), alors nous ne sommes pas obligés d'être d'accord avec ce qui est pastoral dans le Concile. Pareillemment, si nous ne sommes pas obligés d'être d'accord avec la levée de l'excommunication (qui est un acte de gouvernement ordinaire), logiquement nous devrions ne pas être obligés d'être d'accord avec l'excommunication (qui est également un acte de gouvernement ordinaire).


Avec l'herméneutique de la continuité prêchée par Benoît XVI, nous pouvons espérer que les lefebvristes reconnaîtront le Concile interprété à la lumière de toute la Tradition qui ne peut se contredire. Quant aux points faisant diffultés, il faudra bien leur laisser la liberté de les critiquer de manière constuctive comme cela a été accordé à l'Institut du Bon-Pasteur.


 

 

 

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C
Pour les documents comme le syllabus etc. il faut préciser que c'est l'enseignement essentiel qui doit être préservé. Il y a évidemment des éléments contingents dans l'histoire. (e.g. l'attitude à l'égard du régime républicain, soit en général, soit en France, le degré de tolérance des situations a évolué). Ce qui touche le politique est assez contingent et flottant - e.g. Congar veut le règne social du Xt mais par telle et telle voie etc. On peut aussi juger que telle doctrine sociale ne peut réussir concrètement si les cathos sont moins de 33% de la population etc etc.<br /> Vaut mieux durcir sur le dogme et la morale (sanctification) surtout.
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S
merci pour votre excellent article.<br /> lorsque j'entends les reflexions des évêques français je suis surpris et je pense aussitôt "A qui as la pluq grosse poutre dans l'oeil?"
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